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18/05/2021

Ingénieuses 2021 | Portrait d'Amélie Ramet

Amélie RAMET est intervenante à l’ESTP Paris - Campus de Troyes et coordinatrice pédagogique. Elle enseigne aux élèves du Double Diplôme Architecte-Ingénieur et aux élèves ingénieur·e·s de la spécialité Bâtiment. Après plusieurs années en entreprise au sein de Cemex puis d’Eqiom, Amélie a retrouvé le chemin des études et prépare un master en Ingénierie et Management de l’environnement et du développement durable à l’UTT de Troyes. Preuve que l’on peut changer de voie et que rien n’est figé dans une carrière.

18 mai.

ESTP Paris /

Amélie Ramet, ESTP Paris-Campus de TroyesQu’est-ce qui vous a incité à participer au concours Ingénieuses’21 ?

C’est la responsable pédagogique du campus de Troyes, Benitha Vasseur qui, après avoir reçu un message faisant la promotion de ce concours, m’a lancé ce défi connaissant mes engagements, j’ai donc postulé. Je trouvais également très intéressant de pouvoir participer aux tables rondes proposées lors de la remise des prix.


Parlez-nous de votre engagement pour encourager la diversité femmes/hommes dans les métiers techniques et scientifiques ? 

Dans mon ancienne entreprise, j’ai participé à la mise en place d’un partenariat avec l’association Capital Filles. Cette association intervient dans les collèges et les lycées, principalement dans les milieux défavorisés. Après avoir fait le constat que la plupart des jeunes filles veulent reproduire les modèles qu’elles connaissent et naturellement se tournent vers les filières « Care » autour du soin de l’autre, Capital Filles propose aux employées des sociétés partenaires, d’accompagner les jeunes filles afin qu’elles découvrent d’autres métiers et d’autres modèles. Elles veulent un métier qui a du sens pour se sentir utiles. Être ingénieure, c’est aussi agir pour construire une société meilleure.

J’accompagne également des jeunes filles dans leur recherche d’emploi au sein de la mission locale de Troyes. J’ai, par exemple, suivi une jeune fille qui avait une formation en BTP mais, suite à une expérience de sexisme au travail, elle a souhaité tenter sa chance en centre aéré. Comme elle ne s’y épanouissait pas, elle cherche maintenant à nouveau dans d’autres domaines, et ne veut plus se laisser arrêter par des remarques inappropriées et des préjugés.


Comment essayez-vous de transmettre vos convictions à vos étudiants de l’ESTP Paris ? 

En début d’année, je présente mon parcours et aborde rapidement mes deux grands engagements, en faveur de la diversité et en faveur de la transition écologique. Cela se traduit aussi par des choses concrètes comme constituer des groupes projets imposés et mixtes qui permettent aux étudiants de travailler avec des camarades qu’ils ne côtoient pas forcement habituellement et de confronter les points de vue différents, ce qui rend le projet beaucoup plus riche. J’essaye également de distiller des éléments de savoir-être même dans les cours les plus techniques. Cela passe par les jeux de rôles en TD par exemple. 


Selon vous, comment sensibiliser davantage les jeunes à la problématique de l’égalité femme/homme pendant leur cursus ? 

On pourrait proposer en début d’année scolaire une conférence, avec un rappel clair à la loi sur ce qui est interdit sur le sujet des violences sexistes et sexuelles et du harcèlement, histoire de marquer les choses clairement. 

On pourrait aussi les préparer aux situations qu’ils pourraient rencontrer en entreprise et à comment réagir. Par exemple, on m’a posé plusieurs fois la question en entretien : « cela ne vous fait pas peur de travailler dans un milieu très majoritairement masculin ? ». Les premières fois je ne comprenais pas pourquoi cette question était posée, ce n’était pas un sujet pour moi ! Mais en fait cette question doit être préparée. On remarque également que beaucoup de filles se brident elles-mêmes et n’osent pas se lancer sur le terrain alors qu’elles en rêvent, et choisissent d’autres voies pour rester dans une zone de confort. C’est tellement dommage, elles ont largement leur place sur le terrain aussi ! Nous devons les encourager dans ce sens.

Enfin, je travaillerais bien, par exemple, sur un guide à l’usage des professeur·e·s, portant sur les bonnes pratiques à mettre en place pour intégrer naturellement l’égalité femme/homme dans leurs cours, au travers de cas pratiques.


Amélie est nominée dans la catégorie "Prix de la femme ingénieure" dans le cadre de l'édition 2021 de l'opération Ingénieuses. Les écoles, élèves et femmes ingénieures lauréates seront dévoilées lors d'une cérémonie de remise de prix qui se déroulera 100 % à distance le 20 mai. Un grand bravo à Amélie et rendez-vous jeudi 20 mai pour les résultats !

Inscrivez-vous, et ne manquez pas la retransmission en ligne d'Ingénieuses 2021, demain, à partir de 14h :

👉 http://www.cdefi.fr/fr/evenements/ceremonie-de-remise-des-prix-ingenieuses-2021